Est ce que tu es obligée de mettre un bouddha blanc sur fond blanc avec une plante grimpante magnifique sur ton site pour montrer que tu es un thérapeute super zen ? Ou une forêt à peine éclairée, pleine d’étoiles et de bougies allumées dans laquelle tu te ballades en blanc et or pour montrer que tu es une sorcière ou un sorcier assumé ? Est ce que tu dois avoir un discours bien lisse pour ne surtout pas choquer, dérouter, éloigner les personnes qui pourraient être intéressées par tes services ? Est ce que tu dois choisir un axe, un seul et pour toujours – tu es la nana qui chante, forever, le mec qui masse les pieds, hasta siempre, ou est ce que tu as le droit de montrer différentes facettes ? Si on écoute les conseils en marketing : oui, oui, oui, oui et non. Bon ça tombe mal car moi je n’écoute personne, j’ai mille facettes, heureusement, je ne suis pas une boule, et en plus je pense exactement le contraire : plus tu es toi, plus ça attire ceux que tu peux le plus aider, accompagner. Alors voilà, j’ai refait mon site et j’ai mis des lol cats partout. Non pas des jolis chats zen sur fond de nature mystérieuse entourés de feux de camp qui brûlent dans la nuit ou de balais de sorcière mal rangés, non, de bêtes chats avec des tronches pas possibles et j’en ai fait des mèmes. Parce que je n’en peux plus de ces sites trop sérieux, de ces offres trop lisses de ce monde du bien être qui soufre terriblement de manque d’humour. Alors oui c’est décalé, mais une nana qui te propose du cacao pour voyager dans les autres dimensions de ton être à la recherche du chemin de ton cœur, t’invite à te poser des questions que tu ne t’es jamais posé pour trouver ton ikigaï, ta raison de te lever le matin – fallait vraiment un mot japonais pour en parler ? – tout en te pondant un roman et en te proposant de t’accompagner à en faire autant, c’est chelou, non ? Alors j’assume ma part étrange, parce que de toute façon sinon je m’ennuie. La dernière fois que j’ai essayé de faire semblant d’être comme les autres, c’était dans la mode, j’ai fait un burn-out. En ce moment je sature un peu des namasté, tout le monde s’aime, des énergies de la nouvelle lune, de la pleine lune, de ce portail que si tu le loupes tu as raté ta vie pour les 7 prochaines générations, des coachs qui vendent leur programme 777 euros ou 8 fois 111, des jeux de mots mièvres à la “émerveilleuse de conscience”, ‘S’aime des graines pour ton avenir” et autre variations sur le même t’aime – moi aussi je peux le faire, comme Vanessa Paradis dans les années 90, dans amour toujours, il y a le pour… D’ailleurs, je suis la première à poster des affiches roses avec un cœur et des étoiles pour t’annoncer mes cérémonies du cacao. Je ne suis pas la dernière pour te dire d’apprendre à t’aimer et que tu ferais bien de t’auto-namaster devant la glace chaque matin ça te ferais du bien. Mais là, c’est dans mon fil instagram, sur mon mur facebook, et même sur le wall linkedin, sur la couverture du ELLE, dans les pages de Happinez et même celles de l’Obs, trop c’est trop, et quand il y en a marre, je fais un pas de côté. La dernière fois, c’était ma quatrième année de coaching, j’en pouvais plus de la dégoulinerie de “pour être heureux trouve ton ikigaï” partout dans la presse, mon livre sur le sujet venait de sortir et on ne me parlait plus que de ça, alors je me suis inscrite à un atelier d’écriture littéraire avec un vrai écrivain, un germanopratin taciturne, le style d’énergumène qui a un mépris absolu pour le développement personnel, le cliché parfait du genre, son cynisme était rafraîchissant, mais de surface, très vite j’ai découvert un homme ouvert, un intellectuel si passionné par les mots qu’en le poussant un peu on découvrait un monde de générosité dingue, il a même relu mon roman avant que je fasse le tour des éditeurs avec. Bref tout ça pour te dire que même derrière les pire clichés il y a des êtres humains formidables et que si tu as envie de refaire ton site avec des plumes de paon, des dreamcatchers et des bâtons d’encens fumants, eh bien, namasté quand même. Après si tu veux qu’on cherche ensemble une façon plus sincère et plus vibrante de communiquer pour toi, ou si tu as envie de te lancer dans un projet fou comme l’écriture d’un livre ou la création d’un podcast, tu sais où me trouver. Alors kenavo ami invisible. Oui j’en profite aussi pour faire mon coming out sur mes origines bretonnes. Juste pour l’amour de la bretonnerie une info qui va émerveiller ta conscience, ou au moins éclairer un peu ta lanterne : Kenavo se traduit “Jusqu’à ce que ce soit” perso je trouve que c’est au moins aussi spirituel que “Je salue le divin en toi”. Qu’est ce que tu en dis ? |
J’adore tout simplement !
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Merci Nathalie !
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